Avant les examens...
Avant les examens, je n'ai pas pour habitude de me poser de questions.
Du moins, jusqu'à la veille de mon premier examen : Français.
Je relis une dernière fois mes notes et finis par Le mythe de Sisyphe de Camus.
Le connaissez-vous ? Moi oui.
Mais je n'avais jamais réfléchi comme Camus l'a fait.
Sisyphe doit faire rouler un rocher jusqu'au sommet d'une colline. Pourquoi pas ? Mais, arrivé à ce sommet, le rocher roule vers le bas, de l'autre côté de la coline. Sisyphe doit alors recommencer. Eternellement.
Là, tu te dis que ça doit être long l'éternité.
Camus, lui, a souligné l'absurdité de cette tache mais surtout le courage de Sisyphe. La tache que doit effectuer éternellement Sisyphe est bien semblable à la routine. C'est tous les jours la même chose : Se lever, manger, travailler, manger, re-travailer, manger, se doucher, se coucher. Selon la philosophie de Camus, un jour, tu te réveilles ! Tu prends conscience de l'absurdité de l'existence.
Deux solutions s'offrent alors à toi : revenir à la routine ou te réveiller définitivement. Si tu choisis la première solution, tu choisis la facilité. Si tu choisis la seconde solution, deux autres solutions s'offrent à toi : En finir ou se rétablir. Pas facile, hein ? La vie vaut-elle la peine d'être vécue ?
Sisyphe a choisi, lui.
Non seulement, il s'est définitivement réveillé mais, en plus, il a accepté sa vie telle qu'elle était. Et il continue à faire rouler son rocher jusqu'au sommet de la colline. Eternellement. Le suicide ? Peut-être cette idée lui a-t-elle effleurée l'esprit. Qu'en savons-nous ? Mais non. Le suicide est une démission. Selon Camus, il est plus humain d'accepter sa condition d'homme. De manière lucide. Sans espoirs ni illusions. C'est en cela que Sisyphe est courageux.
Personnellement, je me suis réveillée il y a peu. Le réveil est dur. Et si j'ai accepté ma condition d'homme (ou plutôt de femme), c'est grâce aux petites surprises de la vie. Les coïncidences m'amusent. Les imprévues sont les bienvenues car ils changent mon quotidien.
C'est une journée de canicule. 32°C au thermomètre. Je sors des cours. L'air est irrespirable. J'étouffe. Je me plainds mentalement. Le week-end ne sera pas de tout repos. Il me faudra étudier, étudier et encore étudier. La routine me plombe le morale. Je me sens seule. J'ai alors un poids sur le coeur.
Puis, imprévu, une amie que je n'avais plus vue depuis des mois est juste là. Devant moi. Elle passait par là. Elle a pensé à me faire un petit 'coucou'. Elle a pensé que cela me ferait plaisir. Je ne peux empêcher un sourire d'apparaître.
La vie est belle après tout.
Et vous, vous-êtes vous réveillés ?